Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose.

Une porte claquant un peu trop fort me fais sursauter dans mon demi-sommeil, et fini par me réveiller entièrement. Je roule sur le dos, ouvrant péniblement les yeux et poussant un long soupir. Mes pupilles s'accoutument lentement à la lumière, que je trouve assez forte, et je tourne la tête vers mon réveil, et étouffe un grognement en remarquant que j'ai sauté le déjeuner en plus du petit déjeuner. Je ne sais pas quelle heure il était quand je suis rentré, mais je sais que j'étais crevé. Je me redresse dans mon lit, m'étirant et me frottant les yeux afin d'avoir les idées plus claires.
Hier... j'étais avec Royan. Enfin, facile à deviner, étant donné que je suis presque tout le temps avec Royan quand je rentre tard chez moi. Regardant autour de moi, je réalise qu'il a dû rentrer en bonne compagnie - parce que sinon il dort chez moi, soit dans un lit d'appoint qu'on dépose par terre, soit carrément avec moi quand on est trop crevé et que je sais qu'il ne bougera pas sans arrêt. Je soupire. Je suis rentré tout seul, et je n'ai pas vu Cléophée de la journée.
aller à cette soirée, c'était l'idée de Royan. Mais c'est toujours Royan qui est invité à des soirées, de toute façon. La différence, c'est qu'avec Cléo, on s'était engueulé un peu avant, il y a quelques jours, et même si on s'était plus ou moins rabiboché, expliqué et tout le reste, mon meilleur ami avait insisté pour passer la soirée sans elle. Enfin, pour être honnête, il m'avait dit de l'envoyer chier, de la jeter ; se demandant pourquoi je m'emmerdais avec une connasse qui en avait rien à faire de moi alors que j'étais pas si moche que ça au bout du compte. Bien sur, son avis ne regarde que lui, mais j'ai néanmoins accepté sa proposition de partir tous les deux comme au bon vieux temps ; après m'être assuré qu'il ne ferait pas comme à son habitude des trucs qui pourraient nous causer de gros problèmes. Et franchement, ça s'est passé agréablement bien, le genre de soirée où on rencontre des gens, et même si on a conscience que ça ne sera surement pas les personnes qu'ont aura à côté de nous au moment d'y passer, ça fait toujours plaisir.
Cléo était bien sur au courant de cette sortie, et bien évidemment je lui avais expliqué d'une façon différente que mon meilleur ami l'aurait fait, profitant du fait qu'il soit parti faire je ne sais quoi pour éviter qu'il donne sa version des faits en hurlant dans le téléphone comme un demeuré qu'il peut être.
Cette fois, je poussais un grognement et me levais complètement. après une rapide douche, je m'habillais rapidement et descendit, en quête de nourriture. Mes parents étaient sûrement parti bosser ; ma grand mère devait être chez un voisin ou à un de ses clubs du troisième âge qui la tenait au courant des potins du quartier mais lui évitait de s'ennuyer, quand à ma soeur... La maison semblait vide, elle devait surement être sortie à un endroit où un autre, mais je lui faisais suffisamment confiance pour ne pas sauter sur le téléphone et lui ordonner de rentrer immédiatement.
La porte d'entrée claque de nouveau, avant que je n'aie eu le temps de me préparer quoi que ce soit à manger. Intrigué, me disant que ça soit sans doute être Ashlynn, je passe la tête par la porte de la cuisine pour regarder la porte d'entrée. Cléophée. « Hey ! » je l'interpelle, un peu surpris de sa visite. Et je me rends compte que je n'ai pas regardé mon portable depuis que je suis réveillé, et qu'elle a peut-être essayé de me contacter depuis un moment. Je lui souris, me dirigeant vers elle pour la prendre dans mes bras. « Désolé, je viens de me réveiller. T'as faim ? »

En voyant son sourire quand elle me voit, je commence à espérer que c'est un bon signe, et qu'elle n'est pas fâchée. Après tout, elle n'a pas vraiment de raisons de l'être, puisque je n'ai pas une gueule de bois énorme qui m'aurait fait oublier quelques moments de la soirée d'hier et où j'aurais pu déraper. De toutes manières, je n'ai jamais dérapé. Quand elle m'embrasse et me dit que ce n'est pas grave, je retiens un soupir de soulagement, pensant qu'on pourra passer la fin de la journée tranquillement ensemble. « Ouais un peu, tu te prépare quoi ? » Je passe ma main doucement dans son dos en me reculant, rejoignant la cuisine. J'hausse les épaules et ouvre les placards, prenant la première chose qui me tombe sous la main. « Bah... des pâtes, ça te va ? » Le truc classique, que tout le monde mange. Enfin, elle doit être habituée à autre chose que les pâtes bon marché, mais on achète ce qu'il y a, c'est vrai qu'elle et moi, on est pas de la même classe sociale, mais franchement, c'est pas ça qui nous sépare.
« Pourquoi t'as pas répondu hier ? » Son ton est badin, mais je sais que ce n'est qu'une apparence. Je fais chauffer l'eau tranquillement - après tout, je n'ai rien à me reprocher - et me tourne vers elle, tout en ouvrant le paquet de pâtes.
« C'était une fête dans le quartier, j'avais pas besoin d'emmener mon portable, j'avais plus de risques de me le faire voler qu'en le laissant ici. » A vrai dire, on a jamais eu de problèmes de vol. Enfin, pas dans la famille ; mais on est quand même dans un des quartiers les moins riches de Palmdale, même si on arrive arrive à s'en sortir correctement. Il y a déjà eu des vols à des soirées, pas de quoi en faire toute une caisse, mais quand même. En fait, c'est Royan qui a insisté pour que je laisse mon portable ici. Lui non plus, il ne l'avait pas pris, d'ailleurs. Mais je vais pas essayer d'expliquer ça à Cléo, puisqu'elle n'aime pas Royan et pourrait voir là une tentative de nous séparer de sa part. Ce qui, si on y pense bien, ne serait pas une idée stupide, vu que je le délaisse pour elle. De toutes manières, je peux pas rabattre mes absences de réponse sur Royan. C'est moi qui suis le propriétaire de ce portable, pas lui.
« Et puis je suis rentré tard, et j'ai dormi comme une masse, comme je t'ai dit, je viens de me réveiller, j'ai pas eu le temps de regarder mon portable, encore. » Je la regarde, scrutant son visage en quête d'un quelconque signe d'exaspération ou de prémices de dispute. J'espère juste qu'elle est de bonne humeur, ce matin, j'ai pas envie qu'elle fasse la tête pour un truc aussi stupide. Je me retourne de nouveau, me concentrant sur l'eau qui devrait bientôt commencer à bouillir. Il paraît que lorsqu'on regarde un torrent ou juste de l'eau couler, ça apaise. Je ne sais pas si ça marche avec l'eau en ébullition dans une casserole.

« Ah d’accord.. et alors c’était bien ? » J'hausse les épaules, n'allant quand même pas lui mentir pour rien. Peut-être qu'elle serait rassurée si je lui disais que je m'y étais ennuyé comme un rat mort, sauf que c'est faux ; et que de toutes façons Royan pourrait très bien revenir d'un instant ou un autre avec ses gros sabots pour lui dire que c'était la soirée de notre vie. En plus, je n'ai pas de raisons de lui faire croire ça, juste pour la rassurer. C'est vrai qu'on ne s'est jamais connu en tant qu'amis, on a jamais été en contact avec un ex de l'un ou de l'autre - quoi que pour moi elle aurait rapidement fait le tour - ; mais on est un couple, maintenant, et on est censé se faire confiance. Je dois avouer qu'il m'arrive de tiquer lorsque des mecs s'approchent trop près d'elle, mais étant donné qu'elle connaît pleins de gens - et qu'elle est connue par environ la moitié de la ville - si je lui demandais le nom, le prénom, l'âge, l'adresse et la profession des parents de toutes les personnes à qui elle parle, je serais pas sorti. enfin si, surement, parce qu'elle n'est pas très réputée pour sa patience et qu'elle m'aurait très certainement déjà largué. Quand à elle, c'est pareil, c'est souvent moi qui vais parler aux furies de Royan quand il s'avère qu'elles le revoient à une soirée après qu'il leur ai posé un lapin ; bien qu'en général elles ont pas l'air de filles qui veulent passer du bon temps avec moi mais plutôt qui veulent déverser leur haine et leur frustration sur l'ami dévoué que je suis.
« Ouais, ça va, c'était pas mal. » Je sens ses lèvres se déposer sur ma joue et je souris bêtement, avant de me reprendre. Suite a mon explication, elle semble avoir décidé que ce n'est pas un jour de dispute, ce qui me rassure. Je me mets parfois une pression inutile en attendant ses réactions, mais elle est assez imprévisible, c'est ce qui fait son charme. Je n'ai donc pas a regarder mon portable pour voir les message qu'elle m'a envoyé ; je sais que je le ferais quand même, sait-on jamais, peut-être qu'elle a laissé passer quelque chose d'important, je ne sais pas trop de quel genre mais... quelque chose, quoi. Et puis même, moi aussi ça m'intéresse de savoir ce qu'elle a fait hier soir.
« tu attends qu'elle te parle ? je pense que tu peux mettre les pates maintenant. » Je tourne la tête vers elle, ne comprenant pas tout de suite, puis le adresse une petit grimace amusée, avant de faire ce qu'elle me dit. Je regarde l'heure, histoire de pas les faire trop cuire ni pas assez, puis m'approche d'elle de nouveau, posant ma tête encore trop lourde de sommeil dans le creux de son épaule. Je sens son parfum, léger et naturel, et en prend une bouffée. Je suis bien, là.
« Et toi, t'as fait quoi, hier soir ? » Il semblerait qu'elle n'était pas si occupée que ça, puisqu'elle m'a quand même envoyé des messages, mais Cléo est le genre de fille qu'on veut voir dans toutes les soirées, alors elle aussi, elle a pu sortir sans moi, et c'est tout à son honneur. On est pas un vieux couple qui ne fait rien l'un sans l'autre et qui finit par ne plus se supporter parce que tous nos amis sont aussi les amis de l'autre.

« Je suis sortis boire un verre avec des amis, enfin rien de bien intéressant ! » Je me décolle un peu, hochant la tête.Je sais que certains de ses mais n'apprécient pas trop le fait qu'on sorte ensemble, parce que je l'empêche souvent d'agir comme elle était avant ; certains disent que je la materne - ce qui n'est pas forcément faux, puisque j'ai parfois pris cette habitude avec Royan et que comme par moments leurs caractères se ressemblent, j'agis en conséquence, ce qui est à l'origine de la plupart de nos disputes. Pour en revenir au sujet, je ne sais donc ça si elle dit "rien de bien intéressant" pour me cacher le fait qu'ils ont essayé de la convaincre de me larguer, parce que je suis pas son style de mec, ou quoi que ce soit. Ce qui m'énerve le plus, c'est que certains d'entre eux ne font même pas l'effort de me connaître. Mais contrairement à eux, je me vois mal demander à Cléo de ne plus les voir, juste pour mon plaisir égoïste.
Je m'écarte quand elle descend d'où elle était assise, allant remuer les pâtes lentement. Quand je me retourne, je vois son regard sur moi, puis elle m'adresse un de ses fameux regards qui expriment clairement son désir, et je souris malgré moi. Je ne me sens absolument pas gêné ; après tout, c'est ma petite amie, maintenant, rien a voir avec notre première rencontre où ce fameux regard n'a pas eu l'effet attendu puisque j'étais trop intrigué parce qu'elle faisait - on rencontre pas tous les jours des filles qui emmènent leur crème hydratante pour les lendemain de soirée dans leur sac ; et surtout qui l'utilise sans se soucier des autres. Ce n'est qu'après que j'ai compris que Cléo était le genre de fille qui pouvait tout se permettre sans crainte.
« Royan n'a pas fait trop de conneries ? » Je retiens un rire, en notant l'utilisation du "pas trop". Parce que oui, c'est vrai, Royan ne peut s’empêcher de se faire remarquer dans n’importe quelle soirée où il va. Je suis sûr que si il devait se rendre à un mariage, il finirait par voler la vedette aux mariés à cause de ce qu'il ferait ou dirait. Mais hier soir, c'est vrai que je n'ai pas du lui courir après, ou aller l'excuser auprès d'une personne ou d'une autre. « Pas trop ! C'est pour ça que ça s'est bien passé, d'ailleurs. » Bon, d'accord, ça c'était juste histoire de la rassurer. Je continue de préparer à manger, regardant l'heure histoire de ne pas les faire trop cuire. « Je peux rester dormir ce soir ? »
Je me tourne vers elle, heureux qu'elle me le demande. C'est vrai que ça fait un petit moment qu'on est pas resté que tous les deux, sans les autres autour - même si ce soir il y aura surement ma famille, mais ils commencent à la connaître, maintenant - ; bien qu'en y réfléchissant bien ça doit faire environ une semaine ; et ça nous fait toujours du bien de se retrouver qu'entre nous. « Pas de soucis, je crois que mes parents commencent à t'apprécier, donc ça les dérangera pas. » Et sinon, je sais pas ; mais vu qu'on est tous les deux majeurs, on se trouvera un coin tranquille où on sera pas dérangés.
Je sors une nouille de l'eau bouillante, et lui tends, pas pour qu'elle se brûle, évidemment, mais pour qu'elle choisisse la cuisson elle-même. Après tout, même si elle est arrivée sans prévenir, c'est encore une invitée, pour le moment. « Tiens, dis moi si c'est bon. »

« pour une fois ils ne m’ont presque pas parlé de toi, peut-être qu’il commence à s’y faire, après tous ca fait quelques mois maintenant.. » Cette fois, je ne retiens pas un petit rire ; vu son clin d'oeil, c'est qu'elle aussi se moque d'eux, ce qui ne manque pas de me faire plaisir. Savoir que malgré tout, elle aussi tient à moi et trouve cela pesant que ses amis essaient de nous séparer. Enfin, ses amis et Royan, bien évidemment.
« Ok super ! merci » Je me voyais mal lui répondre qu'il fallait d'abord que je demande à mes parents, ils ne la connaissent pas encore énormément, mais c'est pas comme si je ramenais toujours des filles à la maison. Il est arrivé parfois que mon meilleur ami ramène des filles à la maison - je veux dire, chez moi - mais il a trop de respect pour ma grand-mère pour lui faire subir les bruitages de ses ébats. Aussi, quand il les ramenait ici, c'était pour repartir ensuite dans pas longtemps. Mes parents en général, les regardent fixement, un sourire un peu gêné sur les lèvres, parce qu'eux aussi ils connaissent Royan, à force, et ne savent jamais quoi lui dire. Moi aussi, je suis souvent dans ce cas là. A quoi ça sert de s'intéresser à elle puisque c'est surement la seule fois qu'on la verra ? Et que lui dire pour qu'elle ne se fasse pas trop d'idées et qu'elle soit tout de même à l'aise là où elle n'a pas sa place ? Avec un peu de recul, je me dis que le hasard a vraiment bien fait les choses avec Cléo. Elle aurait pu finir comme une de ces nombreuses filles, dans le lit de mon meilleur ami. Rien que d'y penser, je sens des frissons de dégoût dans tout mon corps. Heureusement que j'étais fâché contre lui, ce jour-là, dans un sens.
Elle me confirme que les nouilles sont prêtes et je finis de les préparer, avant de la rejoindre à table et de la servir. « Hésite pas à fouiller dans le frigo, si tu veux rajouter quoi que ce soit pour accompagner. » Je m'installe en face d'elle, étant donné que la table de la cuisine est assez petite - on mange rarement tous ensemble, à la maison - je ne suis pas à trois mètres non plus. Je me sers à mon tour, mais j'en laisse dans la casserole, au cas où elle en aurait envie. Je n'ai pas beaucoup mangé hier soir, juste le strict minimum pour ne pas partir en live trop vite, après deux ou trois verres. Du coup, j'ai vraiment faim et commence à manger sans plus attendre.
« J’ai une fête bientôt, ne me demande pas chez qui, je ne le connais pas, pour pas changer ! Enfin voila royan sera content il t’aura pour toi tout seul pendant toute une soirée. » Je lui souris. Déjà, elle sait que c'est un gars qui l'a invité. Et moi, les gars qui ne la connaissent pas et qui l'invitent, ça ne m'inspire que moyennement confiance. Mais je lui fais confiance pour gérer ça. J'ai conscience que je suis chanceux et que je serais pas sorti si je devais me battre contre tous les mecs qui sont intéressé par elle. Parce que les gens en général sont attirés par Cléo ; c'est un fait. Moi le premier, d'ailleurs. Je me demande si c'est une soirée privée ou si elle veut juste profiter de la soirée sans moi, sans vraiment m'en sentir vexé. Comme elle l'a dit, Royan pourra m'avoir pour lui tout seul, enfin, façon de parler, évidemment ; mais si elle m'avait invitée, Royan l'aurait forcément su, et il n'y a pas de soirée où il n'est pas invité, alors il se ramènerait sans doute là-bas, et comme ils ne sont pas les meilleurs amis du monde, ça risque de pourrir légèrement l'ambiance. Néanmoins, je décide de la taquiner là-dessus. « Oh ! Tu veux te débarrasser de moi, c'est ça ? » Je lui lance un sourire amusé, avant de reporter mon attention sur mon assiette.
« On fait quoi tout à l’heure ? » J'hausse les épaules. Bonne question. C'est vrai que je n'avais pas prévu qu'elle débarque ici, et je n'avais pas l'intention d'aller en ville aujourd'hui. Mais après tout, tout peut changer facilement, il suffit qu'elle me le demande. « Bah... si tu veux tout savoir j'avais prévu d'aller me recoucher, mais maintenant que t'es là, j'vais pas te laisser toute seule à m'écouter ronfler. Je sais pas si t'avais des trucs de prévu, mais c'est comme tu veux. »

Skyler & Cléophée À deux, c’est mieux.

« Hésite pas à fouiller dans le frigo, si tu veux rajouter quoi que ce soit pour accompagner. » elle hoche la tête en signe d’approbation mais ne bouge pas n’ayant pas envie de rajouter une quelconque garniture. Le sujet déviant sur la future fête où est invité Cléo, il lui lance « Oh ! Tu veux te débarrasser de moi, c'est ça ? » elle hausse un sourcil puis rétorque en souriant « dis le mec qui a été à une soirée la veille sans invité sa copine » elle rit légèrement, prend quelques bouchés de pates avant de poursuivre « bien sur que non je ne veux pas me débarrasser de toi ! t’as qu’à venir si tu veux, ca pourrait être drôle de se retrouver tous les deux à une soirée où on ne connait personne. » À vrai dire si elle ne le lui avait pas proposé c’était tous simplement pour éviter Royan, pas envie de passer la soirée avec lui dans les parages mais si cette soirée le tenter, autant qu’il vienne puisque l’idée de faire la fête avec son copain enchantée grandement la jeune femme. Enfin si on oublie Royan, parce qu’il faut avouer que quand il est là il finit toujours par se foutre dans la merde du coup Skyler est obligé d’aller voler à son secours et pour le coup Cléophée se retrouve sans son mec ! En plus l’avantage de se ramener au bras d’un charmant jeune homme c’est d’éviter les gros lourds bourrés qui cherchent à te sauter.. Par contre elle sait pertinemment qu'il n’appréciera pas la Cléo en soirée puisque dans ce genre d'endroit elle n'est plus vraiment celle qu'il connait, elle reprend le rôle de la jeune femme hautaine et prétentieuse que tous le monde connait. « Bah... si tu veux tout savoir j'avais prévu d'aller me recoucher, mais maintenant que t'es là, j'vais pas te laisser toute seule à m'écouter ronfler. Je sais pas si t'avais des trucs de prévu, mais c'est comme tu veux. » écoutant ce qu’il dit tout en finissant son assiette elle finit par lui répondre tout en cherchant une potentielle idée d’activité « je n’ai rien de prévu et je n’ai pas réellement envie de bouger, on peut rester ici et ce regarder un film ? Au moins tu pourras roupiller tranquille et prétexter que le film était nul » lance t-elle en plaisantant, passant une main dans ses cheveux, par simple habitude, elle poursuit « enfin si tu préfères qu’on bouge ca me va aussi hein ! » elle se lève afin d’aller placer son assiette dans le lave vaisselle pour ensuite revenir s’asseoir en face de Skyler. « Par contre je n’ai aucunes affaires sur moi donc il faudra surement qu’on face un saut chez moi mais ca ne presse pas. » Cléo se passer de sa crème hydratante, de sa brosse à dent ou de son shampoing rien qu’une seule journée ? Hors de question ! La jeune femme est bien trop proche de son image pour la négligée ne serait-ce que de temps en temps.

Spoiler:

« dis le mec qui a été à une soirée la veille sans invité sa copine » Je lève les mains en signe de défaite, c'est vrai qu'elle a raison pour le coup, même si je peux dire tout ce que je veux, j'aurais pu l'inviter, à la place de quoi, je lui ai dis un truc du genre "Royan veut qu'on se fasse une soirée où on connaît pratiquement que nous" ; enfin, le connaissant lui, c'est plutôt "où je ne connais pratiquement personne". Il a beau avoir du mal avec certains noms, des fois, il n'en reste pas moins beaucoup plus populaire et connu que moi. Ce que je ne lui envie pas, d'ailleurs. « C'est différent, j'ai été enlevé ! » Bon, pas tant que ça, c'est vrai. Mais qui sait de quoi est capable Royan, peut-être qu'il serait allé jusque là. Mais bon, dans ce cas là, on aurait certainement pas passé une aussi bonne soirée.
« bien sur que non je ne veux pas me débarrasser de toi ! t’as qu’à venir si tu veux, ca pourrait être drôle de se retrouver tous les deux à une soirée où on ne connait personne. » Je reste sceptique sur ce point. Parce qu'une général, les gens connaissent Cléophée. Comme elle me l'a dit, c'est quelqu'un qu'elle ne connaît pas qui l'a invité, à tout les coups c'est quelqu'un qui croit qu'elle est libre et qu'elle n'a pas de petit ami, et je ne sais jamais comment elle va réagir avec cette personne. ça risque d'engendrer de nouvelles disputes, un malaise de plus. Peut-être que non, peut-être que tout se passera vraiment bien, sans accroche ni rien, puisque justement on ne connaîtra personne, et que par conséquent il n'y aura pas un de ses amis pour faire des commentaires sur notre couple, ou l'influencer à faire des trucs dangereux comme elle faisait avant. Mais quitte à choisir, je ne préfère pas prendre de risque.
J'hausse les épaules. « Bah, comme tu veux, mais te sens pas obligée, hein ; après tout il faut que je voies si j'ai pas déjà des trucs de prévu. »
Elle réfléchit a des activités potentielles, puis me fait part de ses idées. « Je n’ai rien de prévu et je n’ai pas réellement envie de bouger, on peut rester ici et ce regarder un film ? Au moins tu pourras roupiller tranquille et prétexter que le film était nul ; Enfin si tu préfères qu’on bouge ça me va aussi hein !» Je dois avouer que la perspective d'être calé entre Cléo et le canapé m'enchante assez ; et puis on est jamais assez seuls, coupés du monde. Je ris quand elle parle de ma sieste, mais je crois que je vais faire ce qu'elle m'a dit. « Va pour le film, alors ; je te laisse choisir. », je dis en me levant, ma plâtrée de pâtes avalée, alors qu'elle avait déjà finit elle-même. « Par contre je n’ai aucunes affaires sur moi donc il faudra surement qu’on face un saut chez moi mais ca ne presse pas. »
Je souris et m'approche d'elle pour déposer un baiser sur son front. Ma petite amie avait toujours été coquette, heureusement pour moi, elle n'était pas une chochotte pour autant et supportait les partages de salle de bain.
« Pas de soucis, t'as ta voiture, non ? Je sais pas si Ashlynn est partie avec ou pas. » Parce que, oui, étant donné que ma soeur et moi habitions toujours à la maison et qu'il y avait des transports en commun dans la ville, on se partageait une voiture pour deux. Oh, quand chacun avait envie d'aller quelque part sans l'autre, en général nos parents nous passaient l'une des leurs, puisqu'ils en ont une chacun et qu'ils ne travaillent pas trop tard le soir ; ou alors, pas les deux en même temps. Comme je n'avais pas vraiment regardé par la fenêtre depuis ce matin, je n'ai pas fait attention à la voiture.
« Tu veux un dessert sain, ou on mange de la malbouffe devant la télé ? » Pour ma part j'opte tout le temps pour ces espèces de machin sucré pleins de gras qui nous ferons surement crever plus tôt ; mais qu'importe. Au moins ça le mérite d'être bon et de mieux caler l'estomac qu'un petit yaourt. Mais peut-être que Cléo, elle, préfère l'inverse ; je ne sais pas si elle a déjà mangé ce matin, si elle n'est allée que boire un verre avec des amis hier soir, elle a du avoir deux repas de plus que moi.

« Oui oui bien sur, tu t’es fais enlever ? mon pauvre petit Skyler, ca à du être dur » Fausse compassion, elle se moque de moi, en plus ! C'est officiel, je suis brimé. Je lui adresse une petite moue de chien battu, mais je sais très bien qu'elle ne va me plaindre réellement, non plus. Après tout, depuis le temps que je connais mon meilleur ami, j'aurais très bien pu m'en défaire lorsqu'on ne se connaissait pas encore très bien, aller vers d'autres gens et l'oublier. Mais non, Royan est ce genre de con attachant. Mais c'était plutôt sympa, comme kidnapping. Je suis - presque - sûr que si le ravisseur avait été Cléophée, j'aurais encore plus apprécié ce rapt, mais sait-on jamais, je ne lui dirais pas, ça pourrait lui donner des idées ; ce qui risquerait de déplaire au ledit meilleur ami. Et a ma famille, aussi, occasionnellement.
Je vois à la moue de Cléo que ma remarque quand à la fête où elle est invitée ne lui plaît pas beaucoup. « Sky, si je te propose c’est que j’en ai envie, tu sais très bien que je ne suis pas le genre à proposer pour faire plaisir ! » J'hoche la tête, sans me départir de mon sourire. C'est une des raisons pour laquelle je l'aime, je crois. Cléo n'a jamais cherché à faire plaisir aux gens en les appâtant avec quoi que ce soit. C'est le genre de personne qui choisit ses amis mais qu'on ne choisit pas. Du coup, ça me fait plaisir qu'elle me dise ça, et j'éprouve un élan de gratitude envers elle ; juste parce qu'elle est elle-même. « enfin si monsieur à d’autre trucs de prévus, tant pis j’irais seule... je supporterais tous ces mecs bourrés et en manque de cul qui ne me lâcheront pas d’une semelle durant TOUTE la soirée. » C'est sûr que, pour le coup, ma gratitude retombe légèrement. Elle a dit ça pour m'embêter, je le sais, mais j'essaie de voir le bon côté ds choses. Je me dis que c'est probablement ça façon à elle de me supplier de ne pas la laisser seule. Ou pas. « C'est sûr, ça risque d'être assez éprouvant pour tes nerfs. » Dis-je en levant les yeux au ciel pour finir par planter mes yeux dans ses prunelles. Je ne la défie même pas, à vrai dire ; même quand je suis là, c'est souvent ce qui arrive. Bon, peut-être pas durant une soirée entière puisque un bon french kiss en public réussit généralement a éloigner la plupart des gros lourds, même si certains ne comprennent pas tout de suite puisque l'alcool a apparemment tendance à attaquer le cerveau des gens. Mais c'est vrai que je préférerais être avec elle dans ces cas là ; histoire qu'il ne lui arrive rien. Je sais pas, j'ai pas la même réputation que mon meilleur ami. Si quelqu'un lui dit "fais gaffe, son mec c'est Skyler", l'autre répondra surement un truc du genre "c'est qui, lui?". Quand on dit "le meilleur ami de Royan", ça passe tout de suite mieux. Même physiquement, j'ai beau être grand et assez musclé, je ne fais pas particulièrement peur. C'est surement dans l'attitude, dans l'énergie qui émane des gens ; on a tendance à plus respecter telle ou telle personne. Comme Cléo, par exemple. elle, quand elle rentre dans une pièce, elle passe pas inaperçue. C'est peut-être mon côté "petit copain éperdu d'amour" qui renforce l'effet, mais quand elle est là, on a du mal à voir quelqu'un d'autre. « Je viendrais peut-être, alors. Pour tes tes beaux yeux, c'est tout. » Arrivé là, ça serait peut-être la soirée de ma vie, qui sait...
Elle se lève ensuite, et je profite pleinement de sentir ses lèvres sur les miennes. C'est vrai que ça m'a manqué un peu, hier, quand on ouvre une porte et qu'on surprend par inadvertance deux couple en pleine séance de pelotage. « ah non j’ai trouvé l’idée, tu trouves le film » Je soupire et me redresse. Je connais à peine le contenu du meuble télé, la plupart des films ont été offert à des anniversaires, pour chaque membre de la famille et je ne suis pas sûr de les avoir tous vus. « Fais gaffe, j'vais te mettre un film de gros bourrin bien sanglant, et avec un humour de merde. »
Je l'embrasse une nouvelle fois, avant qu'elle ne me demande des nouvelles de ma soeur. j'hausse les épaules. J'adore ma soeur, pour sûr, mais on n'est pas proches au point de tout se raconter et de n'avoir aucun secret l'un pour l'autre. Néanmoins, je le connais depuis suffisamment longtemps pour remarquer quand elle va mal, donc je suis presque certain de ma réponse. « Elle va bien ; je crois. » Je plisse les yeux en dévisageant Cléo. Ce n'est pas une sans coeur, je le sais très bien, mais je me demande pourquoi elle me demande de ses nouvelles. Enfin, c'est possible qu'elles s'entendent bien, après tout, je n'ai jamais réellement prêté beaucoup d'attention à leur relation à elles. Je ne vais pas leur demander d'être les meilleures amies du monde, après tout. Elles s'entendent bien, c'est le minimum. J'ai déjà suffisamment de mal avec mon meilleur ami et elle qui ne s'entendent pas pour que ma petite soeur s'y mette aussi. Mais si ma petite amie a posé cette question, c'est qu’au contraire, elles s'entendent plutôt bien, non ? « Pourquoi, tu l'as vue hier ? » J'espère qu'elle a juste posé cette question comme ça, et pas parce qu'elle l'a vue complètement déchirée à tel ou tel endroit.
« J’opte pour la malbouffe, y’a jamais rien chez moi ! » Je ris. Évidemment, une Slovainsky se doit d'être parfaite sous toutes les coutures ; surtout physiquement. C'est quelque chose qui compte beaucoup dans la noblesse, il faut croire. C'est donc avec joie que je sors des paquets de biscuits et de gâteaux dont on préfère ignorer les compositions chimiques. Moi, je m'en fiche. Que Cléo soit grosse et moche, tant que c'est elle, ça n'a pas d'importance. J'emmène le tout sur la table basse, devant le canapé, et me tourne vers l'étagère de DVD, ignorant ce qui pourrait lui plaire. Elle vient de demander si j'ai choisi le film, et m'embrasse à nouveau. Je l'entoure de mes bras, la rapprochant de moi, et prolonge le baiser. Je me recule, la couvant des yeux. Cette fille me fait perdre la tête. Et ça ne m'inquiète pas plus que ça. « Faut un truc léger et pas trop bruyant, mais bruyant quand même pour couvrir mes ronflements. »